La crise en République centrafricaine
UNICEF SOS Enfants | Novembre 2018
Une urgence négligée : les enfants ont besoin d’aide, de protection, ainsi que d’un avenir
En République centrafricaine (RCA), deux enfants sur trois ont besoin d’une aide immédiate tandis que la crise qui a laissé des milliers d’enfants sous la coupe de groupes armés et des milliers d’autres victimes de violences sexuelles ne cesse de s’aggraver.
Les enfants de la RCA ont besoin de sécurité. Les endroits où il sont censés trouver de la protection et du soutien – notamment les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte – sont de plus en plus souvent attaqués par les groupes armés qui contrôlent et terrorisent les quatre cinquièmes du pays.
L’UNICEF met tout en œuvre, dans des conditions souvent dangereuses, pour venir en aide aux enfants en détresse. Mais la réalité, c’est que nous manquons chroniquement et cruellement de financements pour répondre à cette crise. La situation est de plus en plus désespérée et nous avons épuisé toutes nos ressources.
La crise en bref
Que se passe-t-il en République centrafricaine ?
En décembre 2013, Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) a sombré dans la violence. La situation a brièvement fait la une de la presse internationale et laissé craindre la faillite de l’État et un éventuel génocide. Les tout premiers signes de relèvement et de reconstruction de la RCA ont maintenant laissé place à une forte recrudescence des combats.
Quelles sont les personnes touchées par les combats ?
Au lieu de combattre les uns contre les autres, les groupes armés prennent souvent pour cible des civils. Ils attaquent des centres de santé et des établissements scolaires et leur personnel, des mosquées et des églis
Combien d’enfants sont touchés ?
Aujourd’hui, 1,5 million d’enfants centrafricains ont besoin d’une aide humanitaire. Par ailleurs, on compte près de 643 000 Centrafricains déplacés à l’intérieur du pays.
Une crise sanitaire de plus en plus grave
En 2018, les taux de malnutrition aiguë sévère chez les jeunes enfants de la République centrafricaine ont dépassé le seuil d’urgence dans plus de la moitié du pays.
Et la situation est destinée à empirer. D’après les prévisions, plus de 43 000 enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère en 2019.
Apprendre sous le feu des armes
En République centrafricaine, à l’échelle nationale, sept enfants et adolescents sur 10 abandonnent leur scolarité. Ils sont un peu moins de trois sur cinq à achever le cycle d’enseignement primaire et seulement 6 % à aller bout du deuxième cycle du secondaire.
Pour les enfants qui ne vont pas à l’école,le risque d’être exploités, d’être recrutés par des groupes armés ou de se livrer à des activités criminelles est très élevé. Les filles courent des risques supplémentaires de violences sexuelles, de mariage précoce et de grossesse pendant leur adolescence.
Les enfants pris pour cible
Le nombre de personnes déplacées par les violences est proche des niveaux atteints au plus fort du conflit en 2014. Denombreuses familles sont privées d’un accès fiable à la nourriture et dépendent de communautés d’accueil.
Près de trois familles sur cinq vivent dans des familles d’accueil, pour la plupart extrêmement pauvres. De nombreux enfants ont été séparés de leurs parents pendant les violences et se trouvent seuls sur des sites de personnes déplacées ou sans abri.
Voix de République centrafricaine
Comment l’UNICEF leur vient-il en aide ?
- L’UNICEF a installé des centaines d’espaces d’apprentissage temporaires et formé des milliers d’enseignants communautaires en RCA. Nous avons également créé des programmes de rattrapage pour les enfants qui ont manqué l’école depuis 2014
- Entre janvier et septembre 2018, un mécanisme d’intervention rapide dirigé par l’UNICEF et destiné à fournir des articles non alimentaires indispensables ainsi que des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène aux communautés touchées a déjà permis d’aider près de 180 000 personnes.
- En 2019, l’UNICEF fournit quasiment tous les aliments thérapeutiques nécessaires pour traiter la malnutrition aiguë sévère et presque toutes les fournitures scolaires d’urgence en RCA. Nous fournissons également la moitié des vaccins nécessaires dans le pays et finançons l’autre moitié pour le compte de nos partenaires et du gouvernement.